dimanche 15 mars 2015

Exploser les limitations du Chromebook avec Crouton

Mon expérience Chromebook touche à sa fin. L'idée de ce blog était de voir si j'allais pouvoir me satisfaire d'un Chromebook comme machine tout-terrain, et force est de constater que c'est absolument le cas. Le Chromebook est de très loin la machine que j'utilise le plus, ma tablette ne me sert plus que pour jouer à Hearthstone et pour me connecter avant de me lever du lit (quand mes doigts sont trop lourds pour un vrai clavier ;). 

Preuve supplémentaire : mon desktop (que j'utilise encore pour certaines tâches, comme l'archivage sur disque dur) a connu un problème de surchauffe. J'ai réglé le problème (remplacement de pâte thermique + réajustement du ventirad) mais cela a pris quelques jours, simplement parce que ce n'était pas urgent... Maintenant que le Chromebook repart chez Acer (snif, mais je l'ai quand même gardé plus de 7 mois), je vais retourner devant mon desktop, mais dès que ce sera possible, j'en achèterai un, de Chromebook, et si possible celui-ci. Mais l'objet de ce blogpost est tout autre.

J'espère qu'on ne considère plus le Chromebook comme un browser enfermé dans un châssis de PC, comme c'était le cas voici quelques temps. C'est loin d'être le cas, vous l'avez sans doute remarqué. Reste qu'il possède toujours des limitations, tant hardware que software. Les limitations hardware dépendent évidemment de la machine (le tout nouveau Chromebook Pixel 2 en a nettement moins que le C720p, de limitations) mais en ce qui concerne le software, ça, c'est Chrome OS. Mais si on le contourne d'une manière simple, alors là, un monde de possibilités (et je n'exagère même pas) s'ouvre alors.

L'idée est simple et efficace : comme ChromeOS est basé sur un noyau Linux, alors, pourquoi ne pas installer une distribution Linux complète, comme Ubuntu? C'est ce que j'ai fait avec Crouton, tout en conservant tous les avantages du Chromebook. Extrasuperbonus : c'est très facile et totalement fonctionnel.

Au fond ChromeOS, à droite le shell Chrome qui ne sert qu'à lancer Ubuntu, à gauche Ubuntu dans sa fenêtre

Je passerai les détails pour rester le plus user-friendly possible : l'idée est d'installer une version fonctionnelle d'Ubuntu, qui pourra être lancée grâce à une extension Chrome. Ubuntu sera donc lancé comme une application ChromeOS, et dedans, vous pourrez alors faire tourner n'importe quel programme qui peut tourner sous Ubuntu (en gros, tout).

On trouve pas mal de tutos sur internet, en voici un complet chez Howtogeek. Il faudra ensuite installer l'extension Chrome pour faire tourner Ubuntu dans une application dédiée. D'autres explications sont dispo sur le site de Crouton. On peut choisir entre deux interfaces graphiques Ubuntu : Unity ou XFCE. Cette dernière étant moins gourmande en ressources systèmes, c'est ce que j'ai choisi.

Dès que c'est fait, vous risquez d'être surpris, surtout si vous avez déjà une expérience Ubuntu. Il n'y a pas grand chose, même pas Synaptic, qui permet d'installer d'autres programmes. C'est d'ailleurs, pour moi, une des raisons pour lesquelles Ubuntu n'a jamais vraiment marché comme OS populaire : il faut installer un programme qui permet d'installer des programmes... Bref, suivez les instructions de cette page pour installer ce qu'il faut, et le Chromebook aura un Ubuntu totalement fonctionnel.

A partir de là, les limitations software de ChromeOS n'existent plus. Tout ce qui n'est pas possible de faire tourner est maintenant accessible. Et si le programme de votre choix n'est pas disponible sur Ubuntu, alors il suffit d'installer Wine, qui fait tourner des applications Windows sur Linux. Tout cela, je le conçois, fait un peu bricolage, mais il est donc possible de faire tourner un programme Windows sur Ubuntu qui tourne en application ChromeOS.

J'ai notamment utilisé Crouton pour faire tourner Popcorn Time, programme non disponible sur Chromebook et qui permet de streamer films et séries TV (pas de débat sur la légalité de l'affaire ici), Transmission (parce que l'app torrent ChromeOS n'est quand même pas top) ou encore Spotify, parce que la version web n'est pas top non plus. J'ai aussi tenté de faire tourner Hearthstone, mais la machine souffrait un peu, probablement à cause des limitations techniques : sauf exceptions, les Chromebooks ne sont pas des bêtes de courses ; installer un système d'exploitation non prévu au départ ne change pas les entrailles de l'ordinateur.

Popcorn Time, sous Ubuntu, dans sa fenêtre

Je n'ai pas de point négatif à ressortir de l'opération. On perd un peu de mémoire morte disponible, mais ce n'était jamais le point fort d'une machine tournée vers le cloud, de toute façon. Pas de plantage intempestif, pas de ralentissement particulier, il faut juste tenir compte, comme pour n'importe quel device, des limitations hardware.

Farewell, Chromebook, I hope we'll meet again very soon.